mercredi 21 décembre 2011

Le lien social, idéogramme de l'année au Japon

Bonjour à tous. ActionAuvergneJapon est de retour sur la toile. Ci dessous un extrait récent du journal le monde.

Le lien social, idéogramme de l'année au Japon


Sur une feuille de papier blanc de deux mètres de côté posée sur un chevalet, une calligraphie est exposée dans le pavillon du temple Kiyomizu dominant Kyoto. Elle ne comporte qu'un seul idéogramme tracé de la main du supérieur de ce temple, symbole de l'ancienne capitale. Il signifie "lien".

Plus que l'homme de l'année, les Japonais attendent en décembre l'idéogramme de l'année : celui qui épinglera en quelques traits les douze mois qui s'achèvent. Cette année, l'idéogramme choisi par l'Association pour l'examen des capacités en caractères chinois, est ce "lien" (kizuna) composé de deux éléments signifiant l'un "fil" et l'autre "moitié", "partage".
Sur les 500 000 propositions soumises à l'Association, 12 % ont fait du "lien" le symbole de l'année 2011 marquée le 11 mars par un déchaînement des forces de la nature (séisme et tsunami) qui déclencha une autre catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima, non exempte, elle, de responsabilité humaine.
L'idéogramme de l'année est une tradition récente. Elle remonte à 1995, après un autre drame : le séisme de Kobe (6 500 morts). Cette année-là fut choisi "tremblement". Pour le supérieur du Kiyomizu, Seihan Mori, "toute reconstruction passe par le lien". Ce lien social si prégnant au Japon dont ont témoigné l'entraide entre victimes et l'élan de solidarité de dizaines de milliers de volontaires qui se sont rendus sur place - et continuent à le faire. Mais le temps passant, ce lien se distend.
On s'habitue à tout. Même aux drames. Et peu à peu, le sens communautaire se délite. Les victimes se battent pour reconstruire leur existence mais la majorité est reprise par la vie. Même parmi les victimes se dessinent des clivages : entre ceux dont le tsunami a balayé les maisons mais qui peuvent espérer les reconstruire et les 90 000 sinistrés du nucléaire. Eux, n'ont aucun espoir de revenir là où ils ont vécu. Leurs maisons sont là mais déjà la proie des herbes folles. Abandonnées, elles le resteront pour des décennies.

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